Les célébrités du Bugey

Rénée Nantet, fille de Paul Claudel, par René Sainte-Marie Perrin.

Le 23 janvier dernier, Renée Nantet, dernier enfant de Paul Claudel, est décédée, dans sa cent-quatrième année, à l’abbaye bénédictine Notre Dame du Pesquié dans l’Ariège, où elle s’était retirée depuis quelques années et d’où elle ne sortait plus chaque été que pour se rendre pour quelques semaines au Château de Brangues.

Si ses frères et sœurs virent le jour en des lieux exotiques, Marie, surnommée Chouchette née en 1907 à Tientsin, Pierre en 1908 à Tientsin, Reine dite Gigette, à Prague en 1910, enfin Henri en 1912 à Francfort, Renée naquit plus banalement à Paris le 2 août 1917 à la maternité Saint-Jean de Dieu de la rue Oudinot. Sa marraine fut la grande Eleonora Duse et son parrain le Comte Primoli, neveu de la Princesse Mathilde ; quand on lui rappelait ce double parrainage prestigieux, elle vous répondait dans un éclat de rire qu’elle ne les avait jamais vus. Il est vrai qu’elle n’avait que 7 ans à la mort de la Duse et 10 à celle du Comte. Ils n’étaient même pas présents à son baptême. Plus simplement, son oncle Antoine Sainte Marie Perrin et sa tante Marguerite Millon firent office de parrain et marraine. Comme il avait coutume de le faire avec tous ses enfants, son père lui donna un surnom, -Nénette-, mais contrairement à ses sœurs qui conserveront toute leur vie leur surnom enfantin, celui-ci fut très vite oublié. 

A sa naissance, son père est loin de France, au Brésil où il a été nommé Ministre Plénipotentiaire en charge de la Légation de France à Rio et son grand-père Sainte Marie Perrin venait de mourir quelques jours plutôt à Lyon le 18 juillet. Paul Claudel ne découvrira sa dernière fille âgée d’un an et demi, qu’à son retour en France, après un court passage aux Etats-Unis, en janvier 1919.

En raison de son jeune âge, Renée ne conservait que des souvenirs vagues de ses séjours enfantins au château d’Hostel de 1918 à 1921 puis en 1925 après un séjour de trois ans au Japon. On peut litre dans le livre d’Hostel ,à l’année 1921, sous la plume d’Antoine Sainte Marie Perrin qui tient la chronique familiale après la mort de son père :

Le 30 juin - A 6 h ½ du matin, arrivée de Paul et des ses enfants Pierre, Gigette, Henri.

Samedi 2 juillet – Arrivée de Chouchette avec le ménage de domestiques des Claudel. Déception, Chouchette nous dit que sa mère est retenue à Paris à cause de Renée qui a eu un accès de fièvre au moment du départ.

Dimanche 3 juillet - Messe à Belmont, au sortir de la messe surprise nous apercevons Reine et la petite Renée qui arrivent de Paris. Reine nous annonce le résultat du fameux match de boxe (Carpentier-Dempsey) Carpentier a été battu au quatrième round, c’est la désolation.

 

Renée est alors bien trop petite pour se joindre à ses sœurs pour les longues promenades en bicyclette avec leur père sur les petites routes paisibles du Valromey. Elle se souvenait qu’elle avait été confiée à plusieurs reprises en raison de nombreux déplacements de sa mère à Paris pour des déménagements et pour s’occuper de son fils Henri dont l’état de santé donnait des inquiétudes, à sa Tante Marguerite Millon qu’elle aimait beaucoup. Elle restait très attachée à Hostel qu’elle connaissait surtout par les récits de sa mère qui avait passée là des années d’enfance et de jeunesse heureuses entourée de ses frères et sœurs et cousins, ainsi que par les récits de ses propres frères et sœurs qui étaient ses ainés. Son père y avait découvert la chaleureuse ambiance des familles nombreuses bien différente du sinistre Villeneuve de son enfance comme il l’évoque dans le beau poème L’Architecte qu’il composa au Brésil en 1917 à la mémoire de son beau-père :

[…]

Comme les hirondelles qui font l’une près l’autre leurs nids sous l’avancement du toit

Dix familles ainsi quand revient l’été occupent toute la hauteur du bâtiment,

Et par le trou de chaque fenêtre on entend une voix de jeune femme ou d’enfant.

L’une fait des gammes, et l’autre à grand labeur apprend la vérité,

Sur les verbes tant actifs que passifs et sur le nombre des personnes de la Trinité.

Dès que la porte s’ouvre, c’est un essaim qui s’échappe avec des cris perçants !

Et même quand on croit que tout est parti et que mères et nourrices chacune ont emmené leurs contingents,

Tout à coup c’est une voix qui caresse et qui gronde et l’on voit au premier étage

La figure du tout-petit que l’on vient de lever et qui apparaît derrière la vitre comme un fromage.

[…]

Renée aimait retourner dans ce doux paradis de l’enfance, rendre visite à ses cousins Perrin à Vieu, Desjardins à Hostel, Roux à Voglans, Méquillet à Talissieu à sa tante Marie Sainte Marie Perrin dans son appartement de la Grand Rue de Belley.

Aussi quand elle organisa en 1972 avec son frère Pierre et son amie Jacqueline Veinstein les mémorables premières rencontres de Brangues elle tint à ce qu’une journée fût consacrée à Hostel. Par un bel après-midi de juillet, on vit arriver à Hostel en car et en voitures une centaine de participants ; parmi eux : le cardinal Daniélou, Jacques Madaule, Stanislas Fumet, Alain Cuny, et l’une des premières interprètes de Claudel, Eve Francis, qui dit de mémoire au débotté, à 86 ans, sur la terrasse du château le Cantique du Rhône de Laeta de la Cantate à Trois Voix

Et tout cela finit au Rhône qui l’entraine, à ce trait qui donne le branle à tout,

 

René Sainte Marie Perrin

27 mars 2021

Colonel Hector Brillat-Savarin (1877 - 1969)

colonel brillat savarinFrançois Joseph Hector Brillat-Savarin est né à Belley, au 62 Grande Rue, le 7 août 1877. Son père, Anthelme Joseph Hector, arrière-petit-neveu de Jean Anthelme, l’auteur de Physiologie du Goût, était avocat et a, pendant de longues années, officié comme maire de la commune de Pugieu. Sa mère, Françoise Adélaïde Costaz est la fille de Gustave Costaz, avocat, longtemps lui aussi maire de Fitignieu. Si la famille Brillat-Savarin est bien connue, celle des Costaz l’est moins, du moins dans le Bas-Bugey. Il s’agit en effet d’une famille de notables établie dans le Valromey depuis au moins le XVIIe siècle. La tradition familiale donnerait pour origine de leur installation à Virieu-le-Petit puis à Champagne une charge de gestionnaire des terres des moines d’Arvières. On découvre à Champagne une avenue Costaz et une fondation du même nom, preuve d’une solide implantation et d’une activité reconnue dans cette cité. Louis Costaz, pour n’en citer qu’un représentant, est un des auteurs de la célèbre et monumentale Description de l’Egypte issue de la campagne napoléonienne. Gustave Costaz, moins connu a, comme maire, participé de très près à la création du tramway Virieu-le-Grand – Ruffieu.

Après une scolarité classique à l’Institution Lamartine de Belley, François Joseph Hector Brillat-Savarin est admis à l’école militaire de Saint-Cyr (promotion de Tananarive) en octobre 1895 d’où il sort avec le grade de sous-lieutenant d’infanterie. Il est affecté au 121e régiment d’infanterie en garnison à Montluçon puis il sert comme lieutenant au 1er puis au 3e régiment étranger d’infanterie, autrement dit à la Légion étrangère. Pendant les onze premières années du XXe siècle, il sert alternativement dans ces deux unités, tantôt en Algérie, tantôt au Maroc ou en Tunisie. Il participe aux combats devant permettre la pacification des tribus locales, l’établissement des frontières entre ces trois territoires et la protection des côtes méditerranéennes. Ce jeune lieutenant au regard perçant à travers ses yeux gris se fait remarquer pour son action, son sens du commandement et son courage, ce qui lui vaut de faire l’objet de trois citations.

Il est nommé capitaine le 23 décembre 1911 et affecté au 20e bataillon de chasseurs à pied (BCP) stationné à Baccarat, près de la frontière franco-allemande. C’est dans cette unité, tout juste admis au grade de chevalier de la Légion d’honneur, qu’il participe à la mobilisation de 1914 et aux combats des opérations de couverture de la frontière dans les Vosges. Entre temps il épouse, le 2 février 1914, Marie Paule Madeleine Ganeval, fille du général François Adolphe Gabriel Ganeval (ou Ganneval), bien connu des Belleysans puisqu’il a commandé le 133e RI de Belley de 1906 à 1908.

Dans les premiers jours des combats d’août 1914, il est gravement blessé le 10 dans la défense de Badonviller en Meurthe-et-Moselle contre les unités allemandes qui se sont emparées momentanément du village, l’ont détruit et incendié. Il est fait prisonnier et interné à la forteresse de Wülzburg proche de Weissemburg en Bavière. Il y rencontre après presque deux ans de captivité et deux tentatives d’évasion un capitaine, le futur général de Gaulle, lui aussi tout juste interné dans ce même lieu depuis sa capture à Douaumont après une blessure. Celui-ci dira de Brillat-Savarin, dans une lettre, qu’il est lamentable qu'un incident de combat et une grave blessure aient fait tomber un militaire comme lui aux mains de I'ennemi, compromettant ainsi une carrière qui pouvait et devait être fort brillante, car c'est un officier de la plus solide valeur intellectuelle, morale et par conséquent professionnelle.

Dans le cadre des échanges de prisonniers Brillat-Savarin est déplacé en Suisse le 3 août 1918. Il rentre de captivité le 28 novembre 1918 et est affecté après un congé au 8e bataillon de chasseurs à pied (BCP) dans lequel il est nommé chef de bataillon le 25 décembre 1919. A la suite de cette nomination, il est affecté au 146e régiment d’infanterie à Saint-Avold. Il participe avec son régiment, entre 1923 et 1925, à l’occupation de la Ruhr qui fait suite au non-respect par les Allemands des clauses financières du traité de Versailles, puis il est affecté à Briançon au centre d’études tactiques de montagne où il est élevé au grade d’officier de la Légion d’honneur.

On le retrouve ensuite de retour au Maroc, à Fez. Il y sert au 3e régiment étranger d’infanterie qu’il commande comme colonel de 1933 à 1936, année de sa mise à la retraite et de sa promotion au grade de commandeur de la Légion d’honneur. Pendant ce nouveau séjour au Maroc il se fait remarquer encore une fois par son courage, ses capacités de chef et son énergie. Trois citations supplémentaires confirment ses qualités, dont en voici un extrait : officier de haute valeur morale a donné de nouvelles preuves de sa valeur militaire. A montré ensuite dans l’équipement du secteur ses qualités d’organisateur et son expérience du bled.

Profitant de sa retraite au 17 faubourg du Reclus à Chambéry, attentif aux évènements qui se manifestent en Europe et dans le monde, le colonel Brillat-Savarin apprend comme tout le monde l’invasion de la Pologne par les troupes allemandes et, de ce fait, le déclenchement de la seconde guerre mondiale. Il décide de reprendre du service.

Depuis Bourg-en-Bresse où il est affecté, le colonel Brillat-Savarin ressent l’amertume de la percée allemande en juin 1940 par le Nord. Il apprend aussi la menace que fait peser sur la région Rhône-Alpes d’une jonction des troupes allemandes avec celles italiennes bloquées sur les Alpes. Une ligne d’arrêt sur le Rhône, le Guiers et l’Isère est organisée le 19 juin en 4 groupements formés d’un ensemble assez hétéroclite d’unités prélevées un peu partout dans l’urgence. Brillat-Savarin est nommé au commandement du groupement chargé d’assurer la défense de l’Isère et donc de Grenoble à hauteur de la trouée de Voreppe. Cette bataille, qui se déroule sur 3 jours, du 22 au 25 juin, dans laquelle ce colonel se montre égal à lui-même malgré ses 63 ans, est notoire. Peut-être moins connue est l’odyssée de quelques artilleurs rescapés de la bataille des Flandres, évacués de Dunkerque au moment de la débâcle, débarqués à Brest puis à Toulon et ramenant à Voreppe en une nuit du 23 au 24 juin trois batteries du 104e régiment d’artillerie lourde de 105 et de 155, excellents canons à longue portée, déterminants dans la victoire contre les panzers allemands.

Le colonel Brillat-Savarin s’est éteint dans sa demeure de Chambéry le 4 février 1969. Il avait 92 ans. Il était titulaire de la croix de guerre, étoile d’argent et palme.

François Dallemagne

Bibliographie

Archives Départementales de l’Ain, recensement militaire, cote 1R0091.
Léonore, index des titulaires de l’ordre de la Légion d’honneur.
Max Gallo, de Gaulle L’appel du destin, chez Bernard Lafont.
Paul Percevaux, Une famille notable : les Costaz, Le Bugey, n° 81, 1994.
Centre de documentation du musée militaire de Lyon.

Léon Dallemagne (1837 - 1907), peintre bugiste

l dallemagneLa Bresse, ce pays au charme étrange, le Bugey, terre d’eaux vives et de mystères, l’Indochine lointaine, domaine de l’exotisme, tel était l’univers de Léon Dallemagne, peintre paysagiste du XIXe siècle.

Petit-fils du général Claude Dallemagne, baron d’Empire, Léon Humbert Anthelme Dallemagne est né à Belley en 1837. Il est le cadet d’une fratrie de quatre garçons issus du mariage de Claudius Dallemagne et d’Ermance Jullien de Villeneuve.

Il fait ses études au collège de Belley puis à celui de Thoissey où il rencontre le peintre Nicolas Fonville, professeur de dessin, qui lui enseigne les premiers rudiments de la technique picturale. Son père, prudent, pour assurer son avenir, l’envoie à Paris en 1856 faire des études de droit. A son retour il envisage une carrière dans la magistrature mais n’exercera pas tout de suite.

Il s’installe encore tout jeune à Bourg-en-Bresse où il se rapproche d’Antony Viot, élève d’Alexandre Calame et déjà connu comme peintre paysagiste. A ses côtés, il se perfectionne en peignant les paysages de la Dombes, notamment ses étangs baignés de lumière.

Il épouse, en 1861, une belle jeune fille de 19 ans, Camille Aimée Mornay, orpheline, élevée par sa grand-mère maternelle, Antoinette Bochard. Il en aura sept enfants, tous sans postérité, dont Paul, capitaine au 97e R.I. de Chambéry, tué en 1914 à Saint-Mihiel. Ce fils avait réalisé une admirable collection de statuettes, dont une magnifique Vierge à l’enfant tenant un globe. Toute cette collection a été léguée, en 1956, par son épouse Isabelle Chaine au musée de Brou à Bourg-en-Bresse où elle est exposée avec de nombreuses toiles de Léon.

Sur les conseils de Viot, Léon passe deux années à Paris, de 1862 à 1863, dans l’atelier de Louis Français, membre de l’école de Barbizon. Il expose au salon de Paris ses premières œuvres dont son tableau La Dombes au commencement d’avril qui est récompensé d’une médaille. De retour, il s’installe à Buellas, dont il est maire de 1864 à 1871, à quelques kilomètres de Bourg-en-Bresse, dans le château Legrand-Foisy dans lequel il aménage une verrière qui lui sert d’atelier.

Après le décès de son père, Léon avait reçu en héritage diverses propriétés dont un domaine à Marignieu et, surtout, la moitié de celui de Machuraz avec son superbe château qui domine la plaine de Lavours, sur la commune de Vieu. Il partage alors son temps entre Buellas et Machuraz tout en continuant d’exposer aux salons de Paris et de Lyon. Il est élu conseiller de l’arrondissement de Belley par le canton de Champagne en 1871.

Atteint de rhumatismes, il ne peint plus que sur de petits formats et des supports bois, carton ou toile, alternant les paysages bugistes et bressans. Il a un profond attachement pour son pays de l’Ain qu’il cherche à faire partager dans ses œuvres. Sa peinture d’une grande douceur, parfois peuplée de discrètes silhouettes, offre toujours un grand contraste entre la profondeur sombre des espaces boisés et l’éclatante luminosité des eaux dormantes ou des horizons ennuagés. Son fameux Coucher de soleil sur Rossillon exposé au musée de Mâcon qu’il peint auprès de son ami Henri Bidauld, de deux ans son cadet, en est un bel exemple.

Très dépensier, il dilapide sa fortune, ainsi que celle de sa femme décédée en 1882. Il en est réduit, utilisant son diplôme de droit, à s’exiler en Indochine, alors colonie française. Il fait deux séjours à Hanoï en 1895 et en 1898 comme greffier puis comme conseiller en chef à la cour d’appel. Il en profite pour produire quelques œuvres locales dont semble-t-il aucune n’est aujourd’hui connue.

De retour en France au tout début du siècle dernier, il se replie sur Bourg-en-Bresse, vivant d’une petite retraite avec sa fille Marie-Thérèse. Il y est décédé et enterré en 1907.

Une rue de Bourg porte son nom. Les musées de Bourg, Amiens, Avignon, Lyon et Mâcon possèdent plusieurs de ses œuvres. La mairie de Belley expose dans la salle des mariages deux créations de Léon Dallemagne : Bords de l’Ain et Bouquets d’arbres.

François Dallemagne

Sources : archives de la famille Dallemagne

Louis Costaz (1767-1842)

Louis costazLE BARON LOUIS COSTAZ

La commune de Champagne-en-Valromey a donné naissance à un personnage talentueux dont la vie n’est qu’une longue aventure comme le font penser, à l’examen de son portrait, son allure générale, sa chevelure en bataille, son regard aiguisé et curieux. Il s’agit de Louis Costaz, issu d’une famille de petits notables bourgeois d’origine vraisemblablement drômoise, installée en Valromey depuis le XVIIe siècle.

Louis Costaz est né le 17 mars 1767, d’un père, Claude Costaz, marchand, et d’une mère, Claudine Gojon, fille elle-même d’un commerçant. Après ses premières études, peut-être au collège de Belley, il se perfectionne en mathématiques à Valence où il a de la famille. Il enseigne cette discipline à l’école militaire de Thiron-Gardais, près de Nogent-le-Rotrou, puis à celle de Polytechnique de Paris en 1795, un an après la création de cette école.

Savant mathématicien, membre de la Commission des sciences et des arts, créée pour accompagner Bonaparte en Egypte, avec la qualification de géomètre, comme Gaspard Monge, Denon ou Pierre-François Bouchard, il est nommé secrétaire de l’institut d’Egypte créé en août 1798, chargé d’amener le progrès et la propagation des Lumières en Égypte. Cet institut se livre sur place à l’aménagement technique du pays et à la recherche, l’étude et la publication des faits naturels, industriels et historiques de l’Egypte dont la somme constitue le fameux ouvrage Description de l’Egypte, à la rédaction duquel participe activement Louis Costaz.

Du mois d’août à novembre 1799, Louis Costaz conduit une commission de douze membres, chargée d’explorer la Haute-Egypte et de recenser ses monuments. Son nom est inscrit, avec notamment ceux de Coquebert, Mechain, Dutertre, dans la troisième salle du temple d’Isis à Philae, proche de l’inscription gravée sur ce même temple, par cette commission, à la gloire de l’armée française commandée par Bonaparte.

Embarqué avec Monge sur la flottille qui ramène Bonaparte en France à travers les mailles du filet britannique, il reprend dès son retour son siège au Conservatoire national des arts et métiers dont il est l’un des organisateurs. Puis, en 1803, il siège au Tribunat, l’une des quatre assemblées créées par le Consulat, dont le rôle est de délibérer sur les projets de loi avant leur adoption par le Corps Législatif.

Il est nommé, en 1804, préfet du département de la Manche où, avec son sens de l’organisation et beaucoup d’autorité (on lui reprochera ses manières de pacha), il fait construire plusieurs grandes routes, de nombreux chemins vicinaux et renforce les fortifications maritimes des côtes de son département.

Tout juste créé baron de l’Empire et chevalier de la légion d’Honneur, il est nommé en 1809, en reconnaissance de ses talents d’administrateur, intendant des Bâtiments de la couronne, c’est-à-dire des bâtiments, parcs et jardins, musées, manufactures, forêts et domaines de la couronne en France mais aussi en Italie, en Belgique et en Hollande. Il exerce ses fonctions de gestionnaire des finances et des hommes, architectes, inspecteurs des travaux, magasiniers ou fontainiers, de façon tellement tatillonne qu’il est remplacé en 1813.

On le trouve ensuite conseiller d’Etat et directeur général des Ponts-et-Chaussées d’où il est destitué par les Bourbons après les Cent-Jours.
Il se retire alors de la vie publique et épouse, en 1815, Marguerite Alexandrine d’Ourches, issue d’une famille lorraine très proche de la cour de Pologne.

Néanmoins toujours actif, il fonde, en 1829, la Société de géographie, et entre à l’Académie des sciences en 1831. C’est vraisemblablement à cette époque où, passant dans son village natal, il crée à Champagne-en-Valromey avec son frère ainé Benoit, premier curé de la Madeleine à Paris puis évêque de Nancy, la fondation Costaz destinée à l’origine à accueillir des nécessiteux, aujourd’hui devenue un EHPAD.

Au soir d’une vie bien et diversement remplie, il meurt le 15 février 1842 à Paris. Son tombeau se trouve au Père Lachaise.

Sa bibliographie et son activité de rédacteur de rapports, de discours, d’instructions dans des domaines aussi divers que la statistique, la comptabilité, les brevets d’invention, les gens au travail de toutes professions, les gardes nationales, le faux-monnayage ou encore le traité de paix entre la République française et l’empereur de toutes les Russies de 1801, sans compter tous ses rapports écrits en Egypte, font de lui un personnage particulièrement actif, très entreprenant, curieux sur tous les sujets et ouvert à toutes les entreprises, qui mérite d’être connu.

François Dallemagne

Bibliographie

Honoré d'Urfé (1568-1625)

honore d urfeHONORÉ D’URFÉ, Marquis de Virieu-le-Grand

Voilà bien un personnage complexe, éternel amoureux, romantique avant l’heure et impétueux guerrier toujours en mouvement, qu’est ce cadet issu d’une famille noble forézienne, né au hasard des déplacements de sa mère.

Honoré d’Urfé est en effet né à Marseille, le 11 février 1567, d’une mère, Renée de Savoie, fille de Claude de Savoie, lui-même petit-fils du duc Philippe II de Savoie, venue à Marignane régler quelques affaires avec Françoise de Foix. Son père, Jacques d’Urfé, est chambellan du Roi, bailli et lieutenant général du gouverneur du Forez. La famille d’Urfé est apparentée aux principaux chefs de la Ligue, notamment les Mayenne et les Guise, dont le duc de Nemours gouverneur du Lyonnais et du Forez. Installée d’abord sur les rudes pentes des Monts de la Madeleine au-dessus de Roanne, elle occupe désormais le château de la Bastie d’Urfé au bord du Lignon, proche de Montbrison.

C’est là, dans ce château Renaissance, qu’Honoré passe sa petite enfance. C’est là aussi qu’a commencé à se forger son imaginaire fécond autour de ses paysages de bocage, des eaux claires de la rivière, de l’élégance de ses jardins, de ses fontaines, de ses rocailles et de ses sculptures. C’est là enfin qu’il rencontre par moments Diane de Châteaumorand, épouse d’Anne, son frère ainé. C’est une belle et vive jeune femme qui, par ses charmes, ne le laisse déjà pas insensible.

En 1580, à l’âge de 13 ans, Honoré fait ses vœux à l’ordre de Malte, ce qui lui donne un statut ecclésiastique et lui interdit de se marier. Il est admis au collège de jésuites de Tournon. Ses talents littéraires s’expriment déjà à cette époque à travers son récit de la Triomphante entrée de très illustre dame Magdelaine de la Rochefoucaud dans la ville de Tournon.

Quand, en 1584, se rallume la guerre civile faisant suite aux accords entre Henri III et Henri de Navarre, Honoré participe aux combats contre le roi de France. Il est nommé par Nemours, en 1594, lieutenant général au gouvernement du Forez, alors que son frère Anne l’était déjà, nommé lui par Henri IV. Il s’ensuit une brouille entre les deux frères qui se combattent, chacun dans son camp. L’année suivante, il est fait prisonnier par les troupes royales. Sa rançon est curieusement versée par Diane de Châteaumorand. Aurait-elle déjà un aimable penchant pour lui ? Il rejoint alors le duc de Nemours en Savoie puis retourne en Forez où, trop aventureux, il est une fois de plus fait prisonnier.

A sa libération, il achète en 1596 le domaine de Senoy, une maison forte entourée de quelques terres de vignes et de prés, proche de Ceyzerieu et faisant partie du fief de Virieu-le-Grand (entré dans la famille d’Urfé par voie d’échange au bénéfice de Renée de Savoie en 1582. Ce fief est érigé en comté la même année). La propriété de Senoy devient sa résidence pendant quelques temps. Il y achève les deux premiers livres des Epitres morales commencées en prison et écrit le Sireine et le début de l’Astrée. Cela ne l’empêche pas de combattre victorieusement en 1598 contre les troupes de Lesdiguières auprès du duc Emmanuel de Savoie, pour lequel il compose son poème La Savoysiade.

En 1599, il est quitte et absous dudit prétendu vœu de chevalier de Malte. Il avait demandé dès 1592 d’en être libéré prétendant avoir agi sous la contrainte de sa mère. La même année son frère Anne obtient le divorce et entre dans les ordres. Il devient chanoine de Lyon. Diane de Châteaumorand, libre, épouse Honoré en février 1600 qui lui apporte dans son douaire la jouissance de la seigneurie de Virieu-le-Grand, avec le chastel du dit lieu garni de meubles.

A la suite du traité de Lyon en 1601 les domaines savoyards d’Honoré passent sous la juridiction d’Henri IV. En avril 1602, il signe un acte de vassalité avec ce dernier. Les deux nouveaux mariés voyagent entre la cour, Châteaumorand et Virieu dans lequel Diane s’ennuie. Ils n’auront pas d’enfants. Peu à peu Diane abandonne Virieu laissant seul Honoré qui, d’humeur galante, avait toujours quelques amourettes en tête. Il commence néanmoins à rédiger la première partie de son œuvre maitresse l’Astrée qui parait à Paris en 1607. En même temps il rencontre régulièrement ses amis, Jean-Pierre Camus, évêque de Belley, Antoine Favre, président du Sénat de Savoie, et François de Sales, évêque de Genève. Avec ces deux derniers il aurait fondé la première académie florimontane qui ne durera que quelques années avant de renaitre en 1848.

Dès 1610, il vit plutôt à Paris où il fait paraitre la seconde partie de l’Astrée, roman pastoral et d’amour, roman précieux, en partie autobiographique, qui, terminé en 1619 (sa quatrième et dernière partie ne sera publiée qu’en 1632) atteint plus de 5 000 pages. C’est une sorte de roman feuilleton où s’entremêlent une quarantaine d’histoires autour des deux personnages principaux Astrée et Céladon. Les bergers et les bergères, les princes et les princesses, partagent tour à tour les délices et les revirements de la passion.

En février 1612, Louis XIII érige le comté en marquisat du Valromey. Honoré et Diane se séparent à l’amiable, l’un réside à Virieu à partir de 1614 tandis que l’autre se retire définitivement à Châteaumorand. Honoré abandonne momentanément la plume pour l’épée auprès du duc de Savoie pour combattre contre l’Espagne dans la guerre de succession de Montferrat en 1616 et 1617. Il reçoit le collier du grand ordre de l’Annonciade pour ses faits de guerre.

Entre 1619 et 1625 Honoré reprend ses allers-retours entre Paris où, au sommet de sa carrière littéraire, il suit les rééditions de ses œuvres, et Virieu où il retrouve la vie paisible d’un propriétaire terrien.

Mais en mars 1625, répondant aux demandes du duc de Savoie auquel il est toujours resté fidèle et à celles du roi de France son suzerain, il repart en campagne lors de la guerre de la Valteline, un des épisodes de la guerre de Trente Ans contre l’Espagne. Il tombe malade alors qu’il est proche de Gênes, port de débarquement des Espagnols. Transporté à Villefranche-sur-Mer il rédige son testament et meurt le 1er juin 1625. Diane décède l’année suivante.

La mort d’Honoré s’est déroulée dans la plus grande discrétion. Aucun hommage, pas de témoignage, pas de discours pour honorer sa mémoire. On ne sait pas non plus où se trouve sa tombe. Son corps transporté en Forez repose-t-il sur les bords de son cher Lignon ? Qui peut le dire ? Seul le château de Virieu-le Grand, brûlé en 1726, conserve dans ses ruines romantiques le souvenir de cet homme étonnant, complexe et cultivé.

François Dallemagne

Bibliographie

  • J. Lem, Honoré d’Urfé à Senoy, Le Bugey, n° 44, 1957.
  • A. Callet, Le séjour d’Honoré d’Urfé au château de Virieu-le-Grand, Le Bugey, n° 19, 1925.
  • André Sarra-Bournet, Chemins littéraires en Bugey, Gonnet Imprimeur, 2015.
  • Bernard, Auguste. Les d'Urfé souvenirs historiques et littéraires du Forez au XVIe et au XVIIe siècle, 1839, Bnf Gallica.
  • astree.tufts.edu/_analyse/urfe.html
  • https://wikimonde.com/article/Honored’Urfe

Membres remarquables de la Société

MEMBRES REMARQUABLES DE LA SOCIETE LE BUGEY

BOISSIEU (de) Henri,
Né le 25 décembre 1871 à Varambon (Ain) – décédé le 28 mai 1912 à Tenay (Ain).
A fait ses études à la faculté des lettres de Lyon.
Botaniste, meurt d'un accident en mission scientifique.

Publications :

  • Sept Siècles de bienfaisance laïque et de charité chrétienne : les hospices civils de Lyon, 1902.
  • Les Ombellifères de Chine, d'après les collections de l'Académie internationale de géographie botanique, 1906.
  • Les Origines de l'Aumòne générale de Lyon : l'Aumône temporaire de 1531 et l'institution de l'Aumône permanente, 1907.
  • La Question des classes moyennes, ce que la Belgique fait pour la résoudre. Extrait de la Quinzaine du 1er juillet 1906.
  • Rôle social du grand propriétaire foncier, 1905.
  • Société d'économie politique de Lyon. Une Pépinière d'émigration vers les villes, rapport présenté à la Société, le 8 janvier 1904 , 1904.
  • L'Usine au logis à Lyon et à Saint-Étienne, 1904.

CHAGNY André, abbé
Né le 21 juillet 1872 à Pont-de-Vaux (Ain) – Décédé le 11 septembre 1965 à Lyon (Rhône)
Historien et écrivain français.
Nommé professeur d'histoire à l'Institut catholique de Lyon, il a publié un très grand nombre d'ouvrages et d'articles, généralement illustrés par les photos de G. L. Arlaud
membre de la Commission du Vieux-Lyon (1926)
Auteur de nombreux articles dans la revue Le Bugey, entre 1909 et 1964, notamment sur les militaires du Bugey

CHARBONNET Jean, chanoine
Né le 4 août 1912 à Trévoux (Ain), décédé à Trévoux le 21 août 1996.
Etudes aux Chartreux de Lyon et à l’Institut catholique de Paris.
Ordonné prêtre à Belley en 1935.
Professeur au Grand Séminaire de Belley, responsable de la zone pastorale de Belley en 1963, archiprêtre de la cathédrale en 1976.
Vice président de la Société Le Bugey pendant 14 ans
Auteur de nombreux articles publiés entre 1980 et 2006 dans la revue Le Bugey, notamment sur le clergé bugiste.

CORNATON Armand
Né à Jayat (Ain) en janvier 1908, décédé en 1981 à Belley (Ain).
Etudes à Bourg, Grand Séminaire de Belley, prêtre en 1933.
Professeur au Petit séminaire de Meximieux, puis curé de Torcieu en 1942 et d’Arbignieu en 1951.
Secrétaire de la Société Le Bugey en 1968 puis secrétaire perpétuel en 1979.
A publié dans la revue Le Bugey quelques articles de 1970 à 1973.

a dallemagneDALLEMAGNE André (Baron)
Né le 15 mai 1865 à Nuits-Saint-Georges (Côte d’Or), décédé le 10 octobre 1960 à Belley (Ain).
Membre fondateur de la Société Le Bugey
Conseiller municipal en 1919 puis maire de Belley de 1925 à 1943.
Secrétaire perpétuel de la Société de 1919 à 1950.
Auteurs de nombreux articles publiés dans la revue Le Bugey entre 1914 et 1956.
Auteur de l’ouvrage Histoire de Belley paru en 1933.

 

DESBROSSE René
Né àr desbrosse Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) en 1934, ancien instituteur, paléontologue émérite et de renommée internationale.
Professeur général au collège Saint-Exupéry à Montceau (histoire, géographie, grec et latin). En 1974, chargé de mission au CNRS il travaille au service d’un laboratoire d’histoire naturelle à Paris avant de rejoindre l’institut de paléontologie humaine pour poursuivre son activité dans la recherche sur la préhistoire. Spécialiste du Jura méridional au Grand Baille à Leymiat, à Pierre-Châtel à Virignin, à Abri Gay puis à Colombière à Poncin, mais aussi sur toute la préhistoire pour la période du Paléolithique supérieur période allant de -40 000 à – 100 000 ans d’Europe et d’Asie centrale.
A publié de nombreux articles entre 1966 et 1981 dans la revue Le Bugey.
A été vice-président de la Société Le Bugey de 1981 à 1988.

DOMINJON Pierre
Né le 8 octobre 1910 à Belley (Ain) , décédé le 27 février 2003 à Belley (Ain).
Avocat au barreau du département de l’Ain, député de la circonscription de Belley de 1946 à 1951. Rapporteur à l’Assemblée de plusieurs textes de loi, notamment la loi dite Marthe Richard.
Spécialiste reconnu de géologie et tout particulièrement des fossiles.
Président de la Société Le Bugey en 1981 après en avoir été vice-président. Nommé
président d’honneur après son décès.
A publié de nombreux articles entre 1961 et 1993 dans la revue Le Bugey.

JUILLÉRON Marcel, abbé
Né à Hautecourt (Jura) le 3 janvier 1899, décédé le 8 janvier 1982 à Belley (Ain).
Etudes à Belley à l’Institution Lamartine, licencié en Histoire de l’Art, et retour en 1930 comme prêtre professeur de seconde à l’Institution Lamartine. Curé de Virignin.
Adhère à la Société Le Bugey en 1930, archiviste-bibliothécaire en 1947 et secrétaire perpétuel en 1951.
A publié de très nombreux articles entre 1935 et 1979 dans la revue Le Bugey.

LA BATIE Paul
1903 – 2003
Diplômé de l’Ecole supérieure de commerce de Lyon.
Infatigable défenseur du Patrimoine. Participe à la création en 1967 de l’association culturelle « Sites et monuments du Valromey », membre fondateur de la fédération « Sites et monuments de l’Ain » devenue « Patrimoine des Pays de l’Ain ».
Est à l’origine de la restauration de nombreux monuments. Créateur du musée rural de Lochieu.

LAGIER-BRUNO Lucien
Né en 1900 à dans le Briançonnais, décédé au Bourget-du-Lac (Savoie) en 1985.
Etudes à Briançon, puis à Grenoble, ingénieur TPE.
Participe aux travaux du tunnel du Chat, des ponts de Lucey et de La Balme.
Vice-président de la Société Le Bugey de 1972 à 1981.
Auteur de nombreux articles parus dans la revue Le Bugey entre 1965 et 1984.

Publications :

  • L'administration municipale de Lucey sous la Restauration sarde 1818-1860.
  • L’archéologie en Savoie, présentation générale, le Petit-Bugey-Savoyard, Viuz, Faverges, Saint-Cassin, Arbin, Cognin, Histoire de Savoie, 1966-1972.
  • Les Blocs à cupules et à bassins de la région Yenne-Belley, Belley, Imprimerie du Bugey, 1973.
  • Charles Dullin et son terroir, 1979.
  • Cinq découvertes archéologiques sur les bords du Rhône Savoyard-Bugiste.
  • Commune de Loisieux et de la Chapelle-Saint-Martin (Savoie). Le site archéologique de "Le Villard", Belley, Imprimerie du Bugey (1971).

MAY Jacques
Né le 14 mars 1912 à Belley (Ain), décédé le 6 mars 1992 à Belley (Ain).
Etudes au collège Lamartine, puis à Lyon (doctorat de droit).
Vice-président de la Société Le Bugey en 1960 puis président en 1972.
A publié dans la revue Le Bugey quelques articles entre 1963 et 1972.

MÉHIER Louis
Professeur de mathématiques, naturaliste : mycologie et linguiste.
1914/1915, école de Lhuis.
1916-1922, Institution Lamartine à Belley.
Professeur de mathématiques à l’Institution Saint-Pierre à Bourg.
Auteur de nombreux articles sur la toponymie bugiste, publiés entre 1982 et 1990 dans la revue Le Bugey.

Publications :

  • Monographie du patois de Lhuis. Belley, Impr. du Bugey, 1977.

p percevauxPERCEVEAUX Paul
1923-2008
Il a fait toute sa carrière dans l’enseignement, à Bourg et à Lyon. Il est surtout connu comme écrivain, mais il avait aussi une vive passion pour la peinture. Sa première exposition, en 1959, à la Papeterie des Terreaux à Lyon puis à Saint-Maurice-de-Beynost, où son épouse Hélène était institutrice, fut un succès. Ses talents littéraires et artistiques lui valurent de faire partie dès 1960 du comité de rédaction de « Visages de l’Ain » qu’il dirigea, à partir de 1970, après la mort du docteur Gauthier.
A publié de nombreux articles entre 1951 et 2008 dans la revue Le Bugey.

Publications :

  • Histoire du Valromey, Montbarbon, 2009.
  • Aux flancs du Colombier, Montbarbon, 2007.
  • Histoire de Montluel, Merolle, 1978.
  • La Dombes à travers les âges, 1970.

RAQUIN Henri
Agrégé de lettres, professeur au lycée Ampère de Lyon, archéologue (époque gallo-romaine)
A publié quelques articles entre 1936 et 1990 dans la revue Le Bugey

Publications :

  • Une famille bugiste, Paul Bourde, (1851-1914).
  • Imbert de Grolée, sénéchal de Lyon, 1938.
  • Notes sur deux inscriptions latines du Bugey, 1939.
  • Les Origines bugistes de Farouk Ier, roi d'Egypte, 1939.

SAINT-PIERRE Jean
Né en 1915 à Belley (Ain), décédé en 1982 à Belley (Ain).
Avocat au barreau de Belley.
Président de la Société Le Bugey de 1947 à 1972. Président honoraire de la Société.
Il a eu la lourde tâche de faire renaitre la Société après la Seconde guerre mondiale.

SEYSSEL CRESSIEU Henri (comte de).
Né le 30 septembre 1900, décédé le 10 février 1989 à Musin (Magnieu).
Président de la Société Le Bugey de 1936 à 1942, puis président honoraire.
Maire de Magnieu de 1930 à 1944.
Excellent conférencier.

SEYSSEL CRESSIEU Marc (comte de)
Né le13 juin 1861 à Montgeroult (Val-d'Oise) –Décédé le 21 août 1922 à Musin (Magnieu).
Membre fondateur de la Société Le Bugey (1908).
Historien du Bugey. Il fait partie de l'une des plus vieilles familles de la noblesse savoyarde.
Maire de Magnieu, (Ain).
A publié de nombreux articles entre 1909 et 1922 dans la revue Le Bugey, notamment une histoire du Bugey.

Publications :

  • Inventaire des biens meubles et des titres de Barbe d'Amboise, comtesse douairière de Seyssel-La Chambre, 1574-1575, 1892.
  • Jean-Baptiste Royer, évêque constitutionnel de l'Ain, puis métropolitain de Paris, 1732-1807, 1911.
  • La Maison de Seyssel, ses origines, sa généalogie, son histoire, d'après les documents originaux, par le Cte Marc de Seyssel-Cressieu. Ouvrage illustré de planches et portraits hors texte et de plusieurs écussons en couleur et suivi de notes sur les familles alliées, les fiefs et les propriétés, 1900.
  • Recueil d'anciens inventaires.

TOURNIER Joseph, chanoine
Il est né à Champfromier (Ain) le 25 avril 1854 et mort à Belley (Ain)le 14 juillet 1938, précurseur de l'archéologie, de l'étude de la préhistoire et de la géologie du département de l'Ain.
Il a fait ses études au petit séminaire de Belley, puis au grand séminaire de Brou de 1872 à 1875. Professeur en classe élémentaire au collège de Thoissey, il est ordonné prêtre le 1er septembre 1878. Il enseigne durant 13 années en tant que professeur de la classe supérieure de français. Il est nommé curé de Contrevoz en 1891, curé et archiprêtre de Saint-Rambert-en-Bugey en 1900, chanoine titulaire.
A publié de nombreux articles entre 1909 et 1927 dans la revue Le Bugey.

L TrenardTRENARD Louis
1914-1994
Professeur agrégé de lycée dans la région lyonnaise, professeur de faculté à Lille.
Directeur de la Revue du Nord qu’il a fait prospérer pendant 32 ans, directeur du Centre régional d’études historiques de Lille. Son œuvre historique est considérable: près de 400 ouvrages, articles, participations à des livres portant principalement sur les années 1600 à 1850. Spécialiste d’histoire de la culture et des mentalités, il a fait largement progresser l’histoire de la région lyonnaise et surtout celle du Nord-Pas-de-Calais.
En collaboration avec sa femme Gabrielle, professeur d’histoire et de géographie, il publie à Belley dès 1951 un important ouvrage sur Le Bas Bugey, la terre et les hommes. Cette collaboration s’est renouvelée plus tard avec la rédaction de L’histoire du diocèse de Belley, parue à Paris chez Beauchesne en 1978.
A été secrétaire perpétuel de la Société Le Bugey en 1981 puis président de 1989 à 1994.
A publié de nombreux articles entre 1949 et 1994 dans la revue Le Bugey.

Publications concernant la région Rhône-Alpes :

  • L'Evolution de l'économie agraire dans le Nord-Ouest de la Dombes depuis 1914, Lyon, Imprimerie de M. Audin , 1947.
  • Le Bas-Bugey : la terre et les hommes, Belley, Soc. nationale des entreprises de presse , 1951
  • Commerce et culture, le livre à Lyon au XVIIIe siècle, Lyon, Éditions de la Guillotière , 1953
  • Lyon, de l' Encyclopédie au Préromantisme, histoire sociale des idées, Grenoble, Impr. Allier , 1958
  • Routes de France depuis les origines jusqu'à nos jours, Paris, Association pour la diffusion de la pensée française, 1959
  • L'Exemple d'un rattachement à la France : la Savoie, Bruxelles, Fondation C. Plisnier, 1961.
  • La Formation de Lamartine, Lyon et Belley, Mâcon, 1969.
  • Le diocèse de Belley, Paris, Beauchesne, 1975.
  • Les eaux dans le Bas, 1959.
  • Lyon, de l'Encyclopédie au romantisme, Lyon, 1955.
  • La Révolution française dans la région Rhône-Alpes, 1992.

VINGTRINIER Emmanuel
Né le 4 septembre 1850 à Poncin (Ain) – Décédé le15 octobre 1931 à Poncin (Ain)
Avocat et historien.
Historien de Lyon. Rédacteur à la Revue du Lyonnais (1875).
Son œuvre évoque avec passion et nostalgie le vieux Lyon avant les grandes réalisations d'urbanisme de la fin du 19e siècle.
A publié de nombreux articles entre 1912 et 1931 dans la revue Le Bugey.

Publications :

  • Le théâtre à Lyon au 18e siècle, 1879.
  • Le crime de Balthazar Gérard (1584), in Mémoires de la Société d'émulation du Jura, 1873
  • Esquisses Jurassiennes. Max Claudet, statuaire Salinoise, 1880
  • La vie lyonnaise, autrefois, aujourd'hui, ill. de Jean Coulon, 1898
  • Le Lyon de nos pères, ill. et eaux-fortes de Joannès Drevet, 1901
  • Vieilles pierres lyonnaises, ill. et eaux-fortes de Joannès Drevet, 1911 (nouvelle. éd. 1987)

Personnages célèbres de la province du Bugey

PERSONNAGES CELEBRES DE LA PROVINCE DU BUGEY

BRILLAT-SAVARIN Jean-Antelme (1755 – 1826)
Naissance à Belley le 2 avril 1755, dans la maison familiale située aujourd’hui au n° 62 de la Grande Rue. Issu d’une famille de juristes (son père, Anthelme, est procureur du Roi à l’Election de Belley, un de ses frères est magistrat), il fait ses études au collège de la ville, puis rejoint la faculté de droit à Dijon.Par la suite, il devint avocat au barreau de Belley.

Elu député du Tiers-Etat aux Etats Généraux en 1789, il siège à l’Assemblée Constituante. Il fut tour à tour Président du Tribunal civil de l’Ain, puis juge de cassation. Dans un contexte de terreur, il apparut comme modéré, et fut destitué le 10 août 1792. Il fut élu malgré tout Maire de Belley en 1793. Dénoncé par le parti montagnard, il fut accusé de fédéralisme, d’être l’auteur de troubles à « Belley régénéré », et d’avoir conspiré contre la Révolution.
Convoqué devant le Tribunal révolutionnaire, il s’enfuit en Suisse, puis passe en Hollande, accompagné du Baron Jean-Antoine de Rostaing, commissaire à l’Armée des Alpes.

En juin 1794, à Rotterdam, ils embarquent à bord du « Friendship » pour gagner New-York. A New-York, Brillat-Savarin devient 1er violon au théâtre de la ville et donne des cours de français. Il rentre en France en 1797. Il est alors nommé secrétaire de l’Etat-Major du Corps d’armée d’Augereau, en Allemagne, puis commissaire du gouvernement au tribunal de Versailles. Après le 18 brumaire, il entre comme conseiller à la cour de cassation.

Déjà malade, il assiste à la cérémonie anniversaire de la mort de Louis XVI le 21 janvier 1826. Il décède quelques jours plus tard d’une pleurésie, le 2 février 1826, à l’âge de 71 ans. Il est enterré au cimetière du Père Lachaise.

Les goûts de Brillat-Savarin étaient très éclectiques, même s’il est principalement connu pour son ouvrage de gastronomie, Physiologie du goût. Il était féru de musique comme de chasse, de philosophie et d’astronomie.
Il a écrit plusieurs ouvrages : Essai historique et critique sur le duel, et un Mémoire sur l’archéologie de la partie orientale du département de l’Ain (Bugey) ». L’ouvrage fut mis en vente le 1er février 1826. Brillat-Savarin ne put assister à son succès. Les droits d’auteur furent vendus par ses héritiers pour payer les droits de succession.

CAMUS Jean-Pierre évêque
Théologien et écrivain français né le 4 novembre 1584, à Paris et mort le 25 avril 1652 dans la même ville.
Élevé une partie de son enfance dans un château normand sur les bords de la Seine, il entreprend en 1600 des études juridiques à Paris, obtenant en 1602 une licence en droit canonique, puis un doctorat en droit civil à Orléans. Avocat au Parlement de Paris jusqu'en 1606,

En 1608, après une brève expérience monastique chez les Chartreux, il est ordonné prêtre, puis, la même année, promu par Henri IV, évêque de Belley. N'ayant pas encore l'âge canonique, une dispense papale est demandée, et il reçoit la consécration épiscopale des mains de son maître spirituel et ami François de Sales, le 30 août 1609. Il se montre par ailleurs assez critique, dans ses écrits, à l'égard des moines. En 1626, il estime dans Pétronille qu'ils n'ont pas l'exclusivité de la dévotion claustrale et qu'ils ne sont exempts ni de faiblesses ni de blâme. De même, dans Le Voyageur incogneu, il réaffirme qu'ils ne peuvent « prétendre au monopole de la dévotion ». En 1631, son Directeur spirituel désintéressé suscite également une vive polémique et conduit Jeanne de Chantal à lui écrire pour lui demander de ne plus attaquer les Capucins.

Il se démet de son évêché en faveur de Jean de Passelaigue en 1629, après avoir dirigé son diocèse pendant vingt ans et été député du clergé aux États généraux de 1614, et se retire en l'Abbaye Notre-Dame d'Aunay, près de Caen dont il est commendataire. En 1649, il quitte Rouen et se retire à l'hospice des Incurables, à Paris.

CHIGNIN (de) Anthelme, Saint Anthelme
(Né en 1107 - mort en 1178). Il est né au château de Chignin près de Chambéry en Savoie. Sacristain à la cathédrale Saint-Jean de Belley. Il est ordonné prêtre à 25 ans par Bernard de Porte, évêque de Belley. Il reçoit l'habit de Chartreux en 1137. Il est élu prieur de la Grande Chartreuse en 1139.

Le pape Alexandre III le nomme évêque de la cathédrale de Belley en 1163. Il y restera jusqu’à sa mort. Frédéric Barberousse, ayant entendu parler de ses vertus l'investit du titre de prince du Saint-Empire romain germanique en 1175, donnant tout pouvoir temporel à l'évêque sur la ville de Belley et son pays, afin d'affirmer son opposition au comte Humbert III de Savoie Après sa mort il est choisi comme saint patron de la ville de Belley.

d ropsDANIEL-ROPS (Henri PETIOT, dit)
Né à Épinal (Vosges), le 19 janvier 1901. Mort le 27 juillet 1965. A grandi en Savoie, puis à Grenoble où il passe ses licences de droit, d’histoire et de géographie. Il obtient l’agrégation d’histoire et entame une carrière de professeur, successivement aux lycées de Chambéry, Amiens, Bordeaux, puis au lycée Pasteur de Neuilly. Très tôt attiré par la littérature, il développe des activités parallèles d’essayiste et de romancier, et abandonne l’enseignement en 1945, pour se consacrer entièrement à l’écriture.

Ses romans : L’Âme obscure (1929), Mort, où est ta victoire ? (1934), L’Épée de feu (1939), tout autant que ses essais : Notre inquiétude (1927), Le Monde sans âme (1930), Rimbaud, le drame spirituel (1935), Pascal et notre cœur, Par delà notre nuit, Réflexions sur la volonté, Histoire sainte, Jésus en son temps, Mystiques de France.
Après la guerre, Daniel-Rops a été, de 1948 à sa mort, directeur de la revue Ecclesia.
Lauréat, en 1946, du grand prix de littérature de l’Académie française, Daniel-Rops est élu à l’Académie française le 3 mars 1955.

Venant régulièrement en Bugey, il situe son roman Mort, où est ta victoire ? à Belley qu’il nomme Saint-Pierre Sengelin. Une rue de Belley porte son nom.

 

h dunantDUNANT Henri (1828-1910)
Henry Dunant est né le 8 mai 1828 à Genève. La famille Dunant descend de protestants originaires du Languedoc, réfugiés à Genève après la révocation de l’Edit de Nantes en 1685, par Louis XIV.

C’est à Culoz, le 26 avril 1859, qu’Henry Dunant, âgé de 31 ans, de nationalité suisse, demande à être naturalisé Français, en tant que descendant de « réfugiés pour cause de religion ». Le fait qu’Henry Dunant ait choisi la mairie de Culoz pour acquérir la nationalité française s’explique notamment par la présence du domaine de La Chèvrerie où la famille passe ses vacances.
Le 24 juin 1859, les armées française et sarde font la guerre à l’empereur François-Joseph pour l’indépendance de l’Italie. Henry Dunant qui cherche à obtenir une audience de l’empereur Napoléon III à Castiglione, près de Solferino, est choqué à la vue de l’acheminement des blessés et des mourants. En 1862 il publie un mémoire à l’adresse des dirigeants politiques et militaires de l’Europe, intitulé Un souvenir de Solferino . Dans cet ouvrage, il témoigne de ce qu’il a vu et propose de neutraliser les services de santé en temps de guerre et de créer, dans tous les pays, des associations volontaires civiles de secours aux militaires blessés.

En 1864 est signée la Convention de Genève, qui fixe le sort des prisonniers blessés et malades, le statut des installations sanitaires et de leur personnel et le signe des services de santé : croix rouge sur fond blanc. En 1901, Henry Dunant reçoit le prix Nobel de la paix pour son œuvre et un secours matériel du gouvernement suisse. A sa mort en 1910, il est considéré comme un bienfaiteur de l’humanité. Le collège de Culoz porte son nom.

 

j recamierRECAMIER Joseph
Né le 6 novembre 1774, à Cressin-Rochefort (Ain), où son père était notaire royal. La famille Récamier faisait partie de la bourgeoisie et plusieurs de ses membres furent magistrats, notaires, médecins dont Anthelme Récamier (1745-1791), chirurgien à Belley, tout comme son père et son grand-père. Il fait ses études au collège de Belley, avant d’entrer en 1791 dans un cabinet de procureur, où il devait s’initier au Droit, dans la perspective de prendre la succession de son père. Il n’y reste que peu de temps et s’oriente vers la médecine. Il entre à l’hôpital de Belley dans le service de son cousin et homonyme, le docteur Anthelme Récamier, qui dirige le service de chirurgie ; il s’initie rapidement aux données de l’anatomie et il se fait remarquer pour son application.

En 1793, il est réquisitionné comme chirurgien auxiliaire de troisième classe dans le Service de Santé de l'armée des Alpes et envoyé en mission à Lyon pour prendre en charge les blessés du soulèvement de Lyon contre la Convention nationale. À la suite d'une nouvelle réquisition, il demande à être affecté dans l’Armée de Mer et envoyé à Toulon.
Il embarque sur la corvette Labrune puis sur un vaisseau de quatre-vingt canons le « Ca-Ira » (anciennement La Couronne) : nommé aide-major, il est désigné pour occuper le poste de second chirurgien puis premier-aide major.

En septembre 1797, il se rend à Paris et postule à l’École de Santé nouvellement créée où il se fait rapidement remarquer par son application mais aussi par son expérience. Il se présente et est admis, peu après, aux concours d’entrée de l’École pratique et, en décembre 1799, il obtient le Grand prix de l’École. Il soutint sa thèse le 18 frimaire de l’an VIII (9 décembre 1799).
Il est ensuite désigné comme médecin suppléant de l’Hôtel-Dieu de Paris, avant de devenir, le 8 décembre 1806, médecin chef, fonction qu'il assurera pendant quarante années. Atteint par la limite d'âge de 72 ans il conserve toute son activité professionnelle, donnant la préférence aux personnes pauvres. Il est promu officier de la Légion d'honneur en 1850.
Il décède subitement le 28 juin 1852 à son domicile parisien de la rue du Regard, et il est inhumé au cimetière du Montparnasse.
L’hôpital de Belley porte son nom.

l serpolletSERPOLLET Henri (1848-1915) et Léon (1858-1907)
Issus d'un milieu de petits artisans menuisiers de Culoz (Ain), ils mettent au point dans les années 1880 le premier générateur à vaporisation instantanée, inventé par l’aîné Henri et breveté en 1881. Léon crée en 1886, avec l’aide de l'industriel Larsonneau, la Société des Moteurs « Serpollet frères et Cie », et ouvre des ateliers à Paris, dans le 18e arrondissement : le tricycle à vapeur Serpollet est la première automobile industrielle.

C'est une Gardner-Serpollet appelée l'Œuf de Pâques qui pulvérise le record de vitesse terrestre sur voiture électrique, à 120,8 km/h, sur la promenade des Anglais de Nice le 13 avril 1902. Mort en 1907, à l'âge de 48 ans, Léon Serpollet est inhumé en grande pompe. Il ne connaît pas l'abandon de la vapeur pour les automobiles. Son frère Henri, resté dans l'ombre, lui survit huit ans.

SEYSSEL SOTHONOD (de) Marc
Né à Valence (Drôme) le 11 juin 1916, décédé à Songieu (Ain) le 8 juin 2000. Etudes à Valence puis à Grenoble. A l’issue de le Seconde Guerre mondiale, il s’installe à Chambéry. Membre du Touring Club de France, il participe au balisage des chemins pour le Comité National des Sentiers de Grande Randonnée mis en place en 1947. Administrateur de la Vanoise dès le lancement du Parc en 1963, il organise le premier tout de la Vanoise.
Il s’installe en 1976 dans le Haut-Valromey et devient adjoint au maire de Songieu. Il est président fondateur du Pays d’Accueil du Bugey.

TOUFFLET Gabrielle
Nous avons le plaisir de compter parmi nos membres, Gabrielle Toufflet, qu’un certain nombre d’entre vous connaissent. Elle a écrit un article dans le n°100 de notre revue Le Bugey, en 2008, intitulé « France-Japon des Pays de l’Ain. Chroniques d’une association ».
En hommage à son action, le gouvernement japonais vient de décerner à Madame Toufflet, la décoration de l’ordre du Soleil Levant, Rayons d’Or et d’Argent.
Nous tenons à féliciter chaleureusement la récipiendaire, et à vous faire partager le communiqué de presse que nous a adressé Monsieur Kenji Kuratomi, depuis le Consulat du Japon à Lyon: il nous permet de comprendre combien cette marque de reconnaissance est extraordinaire et méritée, de plus il nous donne un éclairage sur les motivations singulières et émouvantes de Gabrielle Toufflet.
Nous regrettons de ne pas joindre une photo de l’emblème. Mais si cet événement a été entériné, la cérémonie, prévue le 3 novembre, n’a pas pu avoir lieu pour l’instant, à cause du confinement.
L’ordre du Soleil Levant fut la première décoration japonaise, instaurée en 1875 par l’empereur Meiji, ce souverain qui, rompant avec une tradition d’isolationnisme vieille de deux siècles, ouvrit son pays aux relations avec les Occidentaux, institua des réformes fondamentales dans le domaine socio-économique notamment, et fit du Japon une grande puissance mondiale.
L’emblème qu’il choisit est un soleil, selon l’étymologie du mot Japon : pays d’origine du soleil. Il est constitué d’un centre en verre rouge entouré de 32 rayons émaillés de blanc et est suspendu à un anneau orné de fleurs de paulownia.
Cette décoration, la plus importante au Japon après celle du Chrysanthème, n’était jusqu’en 2003, décernée qu’à des hommes, toutefois les femmes pouvaient être médaillées de l’ordre de la Couronne précieuse.
Cécile Lhéritier, Présidente de la Société savante Le Bugey

 

URFÉ (d’) Honoré, comte de Châteauneuf, marquis du Valromey, seigneur de Virieu-le-Grand.
Né le 11 février 1567 à Marseille et mort le 1er juin 1625 à Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes). Ecrivain français et savoisien, auteur du premier roman-fleuve de la littérature française, L'Astrée.
Il a fait ses études chez les jésuites. Homme d'action, il prend parti pour la Ligue catholique, et reste fidèle au duc de Nemours, qui le nomme lieutenant-général au gouvernement de Forez. Il meurt au cours d'une campagne militaire, en 1625, au cours de laquelle il mène les troupes savoyardes du duc Charles-Emmanuel Ier de Savoie contre les Espagnols.